Le secret de Mademoiselle Baker

On peux imaginer que la vie de Joséphine Backer devait ressembler à cette maison : une représentation continuelle où chacun joue un rôle. Dans une vie pareille, il est facile de se perdre dans le regard des autres et de confondre qui on est vraiment avec le masque de scène qu’on s’est constituer. La maison n’est d’ailleurs pas un lieu habitable. Elle ne laisse aucun moments pour soi seul ; moments servant à regarder en arrière et à se projeter en avant ; moments d’introspection permettant de s’extraire du tumulte de la vie afin de mieux y revenir. Nous avons imaginé pour Joséphine Baker un espace rien qu’à elle, qui lui permet de s’extraire de la fête lorsqu’elle le souhaitera. Cette espace prend la forme d’une salle de surveillance permettant d’observer ses invités par l’intermédiaire de caméras disposées stratégiquement dans la maison. Joséphine Baker est à son tour observatrice. Non plus observatrice qui se confond dans ce qu’elle regarde, mais observatrice distante et critique. Grâce au retour sur écran de ses caméras, Joséphine Baker peut se déplacer dans sa maison sans être vue des autres, comme un sous-marin. Symboliquement cette salle est à l’opposé de « l’espace pré-oeudipien » de Loos. Si la maison est le lieu de l’enfance, la salle de surveillance est l’espace de l’état adulte. Par conséquent, entre les deux il y a un couloir de transition reliant ces deux états de la vie.

Informations liées au projet

« HORS D’OEUVRE » se dit en matière de bâtiment, en parlant d’une pièce détachée du corps d’un bâtiment” Dictionnaire de L’Académie française, 4e ed.-1762

Concevoir le ‘hors-d’oeuvre’ d’une architecture emblématique. Dans le cadre de cet enseignement, l’élaboration du ‘hors d’oeuvre’ sera prétexte au développement d’une pensée critique. L’acte de concevoir amène à interroger la production passée: il s’agira de questionner une oeuvre emblématique de l’histoire de l’architecture pour imaginer une nouvelle dialectique. Le sens que le ‘hors d’oeuvre’ propose dans le domaine culinaire constitue les prémices d’un programme architectural: considérant le bâtiment emblématique choisi comme le ‘plat de résistance’, l’espace conçu constituera une ‘mise en bouche’ critique, permettant de créer un nouvel ensemble cohérent. Il faudra imaginer un système, une relation inédite entre le ‘plat -qui résiste ?’ et le ‘hors d’oeuvre’, réécrire l’histoire de l’objet étudié. Ce dialogue entre les deux éléments sera établi par un emprunt / détournement formel et par la proposition d’un usage particulier permettant une nouvelle pratique du lieu.

Enseignante : Estelle Fort

Liste des étudiants